Isolation écologique, performance et confort

Publié le 1 juin 2025 à 20:02

Les motivations à rénover nos logements

Il y a plusieurs bonnes raisons de s'offrir la rénovation énergétique de son logement, et l'ordre dans lequel nous les nommons dépend de la sensibilité de chacun.

La réduction de nos émissions de gaz à effet de serre : voir article "Le paradoxe de la rénovation énergétique".

La réduction du budget de chauffage et de climatisation : l'acte de rénovation énergétique passe d'abord par un effort de sobriété, de réduction des besoins, avant le remplacement du vecteur énergétique (fioul, gaz, pompe à chaleur, divers poêles, solaire, climatisation ...). L'isolation répond à ce besoin de sobriété. Procéder dans l'ordre inverse amène à installer un système énergétique surdimensionné qui, après isolation du logement, fonctionnera en sous régime ce qui peut dégrader sa performance, voir le rendre inutile (climatiseur).

L'amélioration du confort thermique : au delà des aspects climatiques et économiques, il s'agit aussi de bien être, en recherchant un confort thermique d'hiver mais aussi d'été, le second étant à mes yeux de plus en plus important.

L'assainissement d'un bâti ancien ayant subit une rénovation moderne : les bâtis en pierre et en terre crue (torchi-colombage, BTC, adobe, pisé) ont de nombreux intérêts, notamment leur robustesse et leur inertie thermique. Mais les matériaux conventionnels ne leur sont pas adaptés, provoquant inconforts, insalubrité voir dégradation structurelle : dalle en béton de ciment et artificialisation des sols favorisant les remontées capillaires, enduits ciments ou isolation polystyrène non capillaires ne permettant pas l'évacuation de l'humidité (moisissures, solivages bois affaiblis, décollement de l'enduit), ou encore isolation intérieure légère qui ne permet plus de tirer profit de l'inertie des murs.

Enfin, on peut observer la rénovation sous l’œil de la valorisation immobilière. Un logement étiqueté A ou B au DPE peut se vendre en 2025 jusqu'à 20% plus cher qu'un logement non rénové, quand celui étiqueté C, D et inférieur peut voir sa valeur diminuer dans le temps. Par ailleurs, le DPE devient un outil qui exclura certains logements du marché locatif : étiquette G dès 2025, F dès 2028 et E dès 2034 ...

Petit comparatif de performances

Le besoin de performance énergétique de nos logements concerne deux périodes, une période froide et une période chaude, souvent négligée lors d'une rénovation. Je vais en reprendre les phénomènes de base afin de caractériser les performances qui sont à comparer entre les matériaux conventionnels et biosourcés.

Hiver : il fait froid à l'extérieur et il nous faut un bon pull. Nous bénéficions de sources chaudes à l'intérieur mais le renouvellement d'air par ventilation, naturelle ou mécanique et infiltrations, ainsi que les déperditions de parois - murs, fenêtres, sol, toiture - font pénétrer ce soir. La performance recherchée est, dans le cas de l'isolation, sa résistance thermique R, qui est fonction de l'épaisseur d'isolant et de sa conductivité λ (lambda). Plus la caractéristique propre au matériau λ diminue, plus la résistance thermique est importante. A usage équivalents, les matériaux conventionnels sont plus performants que ceux biosourcés.

Été : la situation est radicalement différente et on ne se protège pas de la chaleur avec un pull... Il y a toujours des sources chaudes dans nos logements : nous, notre métabolisme, nos usages - douches, cuisine, réfrigérateur,  appareils multimédia - ainsi que l'air renouvelé. Les parois et l'isolant vont être soumis à un échauffement par l'intérieur et l'extérieur, leur capacité à freiner un échange thermique, leur résistance thermique, devient insuffisante. D'autres caractéristiques entrent en jeu comme le poids de l'isolant, dont on compare les densités, et sa capacité thermique massique, sa capacité à absorber de la chaleur avant de la restituer. Un matériau à capacité thermique faible et densité faible va absorber de la chaleur, rapidement saturer et devenir alors émetteur. A l'inverse, un matériau dense et à capacité thermique élevée pourra absorber beaucoup d'énergie avant d'en restituer et joue un rôle de tampon. Voir l'article sur le "confort thermique d'été, déphasage et inertie"pour aller plus loin.  

La notion de confort thermique

Il existe plusieurs vecteurs de transfert de chaleur : conduction, convection, rayonnement et changement d'état de la matière. Le confort thermique est lié à notre ressenti dans un environnement donné et aux échanges thermiques entre notre corps et cet environnement. A ce titre, ce confort thermique ressenti est une combinaison à part égale des 4 facteurs énumérés plus haut.

La conduction : il s'agit d'échanges par contact entre notre peau et des surfaces, soit nos pieds sur le sol. Elle dépend de l'effusivité des matériaux, soit leur facilité à échanger de la chaleur. Ainsi, à température égale, un sol en carrelage, à effusivité élevée, nous semblera plus froid qu'un plancher bois, à effusivité faible, en raison de sa faciliter à échanger, absorber, de la chaleur.

La convection : il s'agit d'échanges fluides, ici entre la peau et l'air. elle dépend de la température de l'air et de sa vitesse. Un ventilateur l'été nous sera agréable alors qu'une ventilation trop intense - mal répartie ou à cause d'infiltrations d'air - l'hiver sera un inconfort.

Le rayonnement : il s'agit d'échanges distants, du rayonnement infrarouge. Tout corps absorbe, réfléchit et émet de chaleur. La température des parois influence fortement la température ressentie dans nos logements. Des parois chaudes l'hiver car bien isolées permettrons de baisser la température affichée sur le thermostat d'ambiance, des parois fraiches l'été du fait d'un déphasage important permettront de réduire le besoin de climatisation.

Le changement d'état : Il s'agit des échanges thermiques provoqués ou nécessaires aux réactions de changement d'état de la matière telle que l'évaporation ou la condensation. L'évaporation nécessite, absorbe, de la chaleur tandis que la condensation en en émet. Ainsi, transpirer permet de nous rafraichir par l'évaporation de l'eau contenue dans notre peau et en améliorant les échanges par convection entre l'air et la peau humide. Dans le cas de nos logements, seul les enduits à l'argile permettent de modifier sensiblement la température de l'air ambiant car le peu d'humidité qu'il contiennent à la possibilité de s'évaporer au contact de l'air chaud et sec.

Il s'agit ici de développer certaines notions abordées en propos introductif sur la page d'accueil de ce site. Pas de façon exhaustive et irréfutable, mais avant tout pour matérialiser mes réflexions sur la rénovation et, qui sait, peut être vous emmener avec moi ?

Créez votre propre site internet avec Webador